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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/226

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jours très bien su calomnier, blesser à vif, ruiner, jeter en un ridicule immérité des hommes qui valaient mieux qu’eux. Et, loin d’y chercher un enseignement, on ne les lit que pour le scandale, et que parce qu’ils répondent à un de nos plus bas instincts, qui nous pousse à dénigrer.


Celui qui nous occupe semble avoir éprouvé le besoin de se défendre et de justifier son œuvre. Des « cerveaux estropiez », allègue-t-il, diront « que j’eusse mieux fait de donner carrière à ma plume, faire joüer les ressorts de ma Muse sur un meilleur et plus agréable sujet, sans remployer à controller et censurer les actions d’autruy, trencher du reformateur d’Estat, du censeur à gros grains et du satyrique, à double rebras. » C’est bien notre avis ! Il nous répond qu’il n’a été poussé que par « le seul zèle de l’honneur de la France ». Vivant dans un « siècle remply d’iniquité », ajoute-t-il, « il m’a esté comme impossible de me retrancher dans le silence, donner tresve à ma plume » faire banqueroute à mon devoir, retenir mes conceptions soubs bride, et empescher les saillies et boutades poëtiques de ma muse ». La fin même de cette