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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/276

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ils estaloient deuant vos yeux
Les traicts les plus industrieux
Des ouurages de la Nature ;
Mais jugeant par vostre froideur
Que vous mesprisez leur peinture.
Le vent vous en portoit l’odeur.

Diane admirant vostre grâce
Si puissante à se faire aymer,
S’esforçoit de vous animer
A vous diuertir à la chasse ;
Et pour tesmoigner son pouuoir
Elle voulut vous faire voir
Parmy ses Nimphes les plus belles
Toutes les Pompes de leur Cour,
Pour vous retenir auec elles
Dans ce délicieux séjour.

Les Cerfs sçachant leur priuilege
Y bondissent avec les Dains,
Ne craignans pas que les humains
Osent commettre vn sacrilège.
Elles seules tendoient des retz
Au long de ces vastes forestz
Si propres à leurs sacrifices,
Vous monstrant comme en vn tableau
Les plaisirs qu’en leurs exercices
On peut prendre à Fontainebleau

Ou si vos humeurs moins saunages
Aprehendoient tant de trauaux
A poursuiure ces animaux
Parmy l’aspreté des Bocages,
Elle&^effroient à vostre choix
En mille différends endroits
Des Grotes et des Solitudes,