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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/277

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Où l’esprit le plus agité
De désirs, et d’inquiétudes
Trouueroit la tranquilité.

Mais toutes ces réjouissances
Ne touchèrent point vos esprits,
Et vos ordinaires mespris
Payèrent leurs magnificences.
Vos injustes seueritez
Ne virent point de raretez
Dignes d’arrester vos pensées.
À peine ces troupes de Dieux,
Furent elles recompensées
D’vn seul regard pour vos adieux.

Vn d’eux piqué de cet outrage
Se cachant dessous vn ruisseau,
Oposoit le cours de son eau
Pour empescher vostre passage ;
Et voyant que pour vos desdains
Tous leurs homages estoient vains
Voulut vser de violence,
Mais par cette indiscrétion
Il tesmoigna son insolence
En tesmoignant sa passion.

Poussé d’vne amoureuse rage
Il tendit vn piège fatal
Sous les ondes de son Cristal
Pour s’enrichir par ce naufrage.
Soudain ce traistre vous trompa,
Vous surprist, vous enuelopa
Dedans son Elément liquide,
Et suiuant tousiours vn dessein
Si téméraire et si perfide,
Vous baisa mesme jusqu’au sein.