Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais grâce à l’Ange tutelaire
Qui veille au salut des beautez ;
Vous vainquistes ses cruautez
Et les efforts de sa colère.
Grâce à cet Esprit Eternel ;
il a puny ce criminel
De cette barbare contrainte,
Et l’empeschant de se vanger,
il nous a deliuré de crainte
En ous desliurant de danger.

Vous dont l’ingrate tyrrannie
N’a pour la constance des cœurs
Que des mespris, et des rigueurs,
Vn jour vous la verrez punie.
Croyez moy fuiez de ces lieux
Où les Amans injurieux
Ne sçauroient modérer leurs flâmes,
Venez triompher dans la Cour
Où les Amans ont dans leurs âmes
Plus de respect et plus d’Amour.


Les vers m’ont paru jolis. Ils offrent, à la cinquième stance, une description fort juste et fort exacte, et qui n’est pas en l’air et marque que l’auteur a vu ce dont il parle. Ces expressions, quasi locales, de Rochers et de Sablons que nous avons rencontrées maintes fois déjà s’y retrouvent, comme la note de couleur, le trait de crayon qui particularise le paysage et l’empêche d’être confondu avec aucun autre. Et puis,