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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/283

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esprits. D’autres concurrents entrèrent en lice. Mais Voiture, qui était fin et avait plus d’un tour dans son sac, eut le dernier mot. Il fit un autre Sonnet où une Belle, au lieu d’apparaître au matin pour éclipser le soleil, se présentait le soir, pour le remplacer. M. de Malleville quitta la partie.

11 revint à sa vertu favorite en ne publiant, chez Courbé, en 1659, qu’un tout petit et mince volume : Poésies du sieur de Malleville, qui sont des Vers d’Amour, des Vers de Balet, des Vers Lugubres, des Poésies Meslées, des Poésies Chrestiennes, des Madrigaux, des Rondeaux et quelques Stances, Sonnets, Epigrammes, Élégies… Encore — et c’est pousser fort loin les choses ! — le recueil n’est-il que posthume. On y trouve une chanson qu’il rima, estant à Fontainebleau.


CHANSON.
ESTANT À FONTAINEBLEAU.


Unique objet de mes désirs,
Qui faites toutes mes délices,
Où les Roys trouvent des plaisirs.
Je n’espreuve que des supplices,
Et la cause de ce tourment
Est vostre seul esloignement.