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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/329

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chaudes en une Lettre qu’il aurait pu qualifier : Lyrique ; qu’il se contente d’étiqueter d’une façon plus modeste et d’autant plus significative.


Du vingt-six Juillet. Exacte.


Ayant quité Fontainebleau,
Dont mon retour est tout nouveau.
Où, presque, toute la semaine,
Jay vu le Roy, j’ay vu la Reyne,
(Grâces à la Divinité)
En boime et parfaite santé ;
Où j’ay vu des Eaux admirables,
Où jay vu des Bois vénérables.
De merveilleux Apartemens,
D’incomparables Bâtimens,
Où j’ay vu d’exquizes Peintures,
Où j’ay vu de rares Sculptures,
Où j’ay vu des Dieux Bocagers,
Où j’ay vu de plaizans Vergers,
Où j’ay vu maints grands Personnages,
Et quantité de beaux vizages
Naturellement embellis
D’œillets, de rozes et de lis.
Où j’ay vu de riches Chapelles,
Des Cours spacieuzes et belles.
De très précieux ornemens.
Bref, où j’ay vu tant d’agrémens.
Que je me joints à ceux qui dizent
Que ce Lieu splendide où reluizent
Mille embélissemens divers,
Est le plus beau de l’Univers.


Je crois bien que, d’enthousiasme, il en oublie de finir sa phrase !