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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/72

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Mais faut-il en effet, de ce chef, absoudre Bertaut, ou le faire bénéficier d’une incertitude ?


On rencontre sur une pelouse du Jardin Anglais un délicieux marbre de Cléopatre, mordue au sein par un aspic, debout d’ailleurs, et non pas gisant, et ayant à ses pieds une urne voilée. La tête, petite, est douloureuse, d’une douleur comme extasiée, et un frisson agite le ventre ; les formes sont riches et rondes, et tout le style indique une reproduction de Tantique par un ItaHen de la Renaissance, — autant du moins qu’on peut l’affirmer quand on n’est nullement expert.


Vaines raisons ! Bertaut dit : Icy gist Cléopatre. Et l’abbé Guilbert (Description historique des chàteau, bourg et forêt de Fontainebleau, 1731) est formel : « Au milieu est une très-belle et très-grande figure de Cléopatre, couchée et morte de la piqueure d’un aspic. Sur le pied d’estal est représenté en un bas relief de bronze le combat d’Octave Auguste et d’Antoine près d’Actium… Cette statue a été moulée sur l’antique de marbre qui est à Belvédère, et que l’on croit d’Ange Politian. »