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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/96

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Il sied de noter en passant un détail pittoresque, bien exact et local, où l’on voit soudain se dresser les silhouettes arides de quelques-uns des monts de la Forêt, visibles des fenêtres du Château.


Pleust au ciel, dont les loix me sont si rigoureuses.
Que je fusse entre vous, ô grandes masses pierreuses !
                    Un rocher endurcy…


Ces grandes masses pierreuses, nous les connaissons, et elles sont bien spéciales, caractéristiques ! Desportes devait les avoir longtemps contemplées pour les évoquer si sûrement ; elles devaient être sous ses yeux quand il écrivait cela. Il entend aussi des clameurs d’oiseaux dont Novembre nous assourdit :


Ce sont cris de hibous, d’importunes corneilles
          Et d’oiseaux de la mort.


L’ode se clôt sur une assez belle strophe :


Nimphes de ces forests, mes fidelles nourrices,
Tout ainsi qu’en naissant vous me fustes propices,
          Ne m’abandonnez pas,
Quand j’achève le cours de ma triste advanture :
Vous fistes mon berceau, faites ma sépulture,
          Et pleurez mon trespas.


Ce n’est plus le ton alerte et joyeux de l’Advanture Première ! Maintenant, c’est la dernière, — las ! la triste. J’ay le cœur si