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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/13

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GOLAUD.

Voyons ; ne pleurez pas ainsi. D’où venez-vous ?

MÉLISANDE.

Je me suis enfuie !… enfuie… enfuie !

GOLAUD.

Oui ; mais d’où vous êtes-vous enfuie ?

MÉLISANDE.

Je suis perdue !… perdue ici… Je ne suis pas d’ici… Je ne suis pas née là…

GOLAUD.

D’où êtes-vous ? Où êtes-vous née ?

MÉLISANDE.

Oh ! oh ! loin d’ici… loin… loin…

GOLAUD.

Qu’est-ce qui brille ainsi au fond de l’eau ?

MÉLISANDE.

Où donc ? — Ah ! c’est la couronne qu’il m’a donnée. Elle est tombée en pleurant.

GOLAUD.

Une couronne ? — Qui est-ce qui vous a donné une couronne ? — Je vais essayer de la prendre…