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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/14

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MÉLISANDE.

Non, non ; je n’en veux plus ! Je n’en veux plus ! Je préfère mourir tout de suite…

GOLAUD.

Je pourrais la retirer facilement. L’eau n’est pas très profonde.

MÉLISANDE.

Je n’en veux plus ! Si vous la retirez, je me jette à sa place !…

GOLAUD.

Non, non ; je la laisserai là ; on pourrait la prendre sans peine cependant. Elle semble très belle. — Y a-t-il longtemps que vous avez fui ?

MÉLISANDE.

Oui, oui… qui êtes-vous ?

GOLAUD.

Je suis le prince Golaud — le petit-fils d’Arkël, le vieux roi d’Allemonde…

MÉLISANDE.

Oh ! vous avez déjà les cheveux gris…

GOLAUD.

Oui ; quelques-uns, ici, près des tempes…