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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/21

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MÉLISANDE.

J’entends du bruit au-dessous de nous…

GENEVIÈVE.

Oui ; c’est quelqu’un qui monte vers nous… Ah ! c’est Pelléas… Il semble encore fatigué de vous avoir attendue si longtemps…

MÉLISANDE.

Il ne nous a pas vues.

GENEVIÈVE.

Je crois qu’il nous a vues ; mais il ne sait ce qu’il doit faite… Pelléas, Pelléas ; est-ce toi ?

PELLÉAS.

Oui !… Je venais du côté de la mer…

GENEVIÈVE.

Nous aussi ; nous cherchions la clarté. Ici, il fait un peu plus clair qu’ailleurs ! et cependant la mer est sombre.

PELLÉAS.

Nous aurons une tempête cette nuit : il y en a toutes les nuits depuis quelque temps… et cependant elle est si calme ce soir… On s’embarquerait sans le savoir et l’on ne reviendrait plus.

MÉLISANDE.

Quelque chose sort du port…