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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/22

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PELLÉAS.

Il faut que ce soit un grand navire… Les lumières sont très hautes, nous le verrons tout à l’heure quand il entrera dans la bande de clarté…

GENEVIÈVE.

Je ne sais si nous pourrons le voir… il y a encore une brume sur la mer…

PELLÉAS.

On dirait que la brume s’élève lentement…

MÉLISANDE.

Oui ; j’aperçois, là-bas, une petite lumière que je n’avais pas vue…

PELLÉAS.

C’est un phare ; il y en a d’autres que nous ne voyons pas encore.

MÉLISANDE.

Le navire est dans la lumière… Il est déjà bien loin…

PELLÉAS.

Il s’éloigne à toutes voiles…

MÉLISANDE.

C’est le navire qui m’a menée ici. Il a de grandes voiles… Je le reconnais à ses voiles…