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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/30

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MÉLISANDE.

Ma bague ?

PELLÉAS.

Oui, oui,… là-bas…

MÉLISANDE.

Oh ! Oh ! elle est si loin de nous !… non, non, ce n’est pas elle… ce n’est plus elle… Elle est perdue… perdue… Il n’y a plus qu’un grand cercle sur l’eau… Qu’allons-nous faire maintenant ?…

PELLÉAS.

Il ne faut pas s’inquiéter ainsi pour une bague. Ce n’est rien… nous la retrouverons peut-être. Ou bien nous en retrouverons une autre.

MÉLISANDE.

Non, non ; nous ne la retrouverons plus, nous n’en trouverons pas d’autres non plus… Je croyais l’avoir dans les mains cependant… J’avais déjà fermé les mains, et elle est tombée malgré tout… Je l’ai jetée trop haut, du côté du soleil…

PELLÉAS.

Venez, nous reviendrons un autre jour… venez, il est temps. On irait à notre rencontre… Midi sonnait au moment où l’anneau est tombé…

MÉLISANDE.

Qu’allons-nous dire à Golaud s’il demande où il est ?