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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/31

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PELLÉAS.

La vérité, la vérité, la vérité…

Ils sortent.


Scène II

Un appartement dans le château.

On découvre Golaud étendu sur son lit ; Mélisande est à son chevet.

GOLAUD.

Ah ! ah ! tout va bien, cela ne sera rien. Mais je ne puis m’expliquer comment cela s’est passé. Je chassais tranquillement dans la forêt. Mon cheval s’est emporté tout à coup, sans raison. A-t-il vu quelque chose d’extraordinaire ?… Je venais d’entendre sonner les douze coups de midi. Au douzième coup, il s’effraie subitement, et court, comme un aveugle fou, contre un arbre. Je ne sais plus ce qui est arrivé. Je suis tombé, et lui doit être tombé sur moi. Je croyais avoir toute la forêt sur la poitrine ; je croyais que mon cœur était déchiré. Mais mon cœur est solide. Il paraît que ce n’est rien…

MÉLISANDE.

Voulez-vous boire un peu d’eau ?