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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/44

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PELLÉAS.

Où donc ?… Je ne vois que les branches du saule qui dépassent le mur…

MÉLISANDE.

Plus bas, plus bas, dans le jardin ; là-bas, dans le vert sombre.

PELLÉAS.

Ce n’est pas une rose… J’irai voir tout à l’heure, mais donne-moi ta main d’abord ; d’abord ta main…

MÉLISANDE.

Voilà, voilà ;… je ne puis me pencher davantage…

PELLÉAS.

Mes lèvres ne peuvent pas atteindre ta main…

MÉLISANDE.

Je ne puis pas me pencher davantage… Je suis sur le point de tomber… — Oh ! oh ! mes cheveux descendent de la tour !…

Sa chevelure se révulse tout à coup, tandis qu’elle se penche ainsi
et inonde Pelléas.
PELLÉAS.

Oh ! oh ! qu’est-ce que c’est ?… Tes cheveux, tes cheveux descendent vers moi !… Toute ta chevelure, Mélisande, toute ta chevelure est