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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/46

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MÉLISANDE.

Pelléas ! Pelléas !

PELLÉAS.

Tu ne t’en iras plus… Je les noue, je les noue aux branches du saule, tes cheveux. Je ne souffre plus au milieu de tes cheveux. Tu entends mes baisers le long de tes cheveux ? Ils montent le long de tes cheveux. Il faut que chacun t’en apporte. Tu vois, tu vois, je puis ouvrir les mains… Tu vois, j’ai les mains libres et tu ne peux m’abandonner…

Des colombes sortent de la tour et volent autour d’eux dans la nuit.
MÉLISANDE.

Oh ! oh ! tu m’as fait mal… Qu’y a-t-il, Pelléas ? — Qu’est-ce qui vole autour de moi ?

PELLÉAS.

Ce sont les colombes qui sortent de la tour… Je les ai effrayées ; elles s’envolent.

MÉLISANDE.

Ce sont mes colombes, Pelléas. — Allons-nous-en, laisse-moi ; elles ne reviendraient plus…

PELLÉAS.

Pourquoi ne reviendraient-elles plus ?