Aller au contenu

Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ACTE IV



Scène I

Un corridor dans le château.
PELLÉAS.

Où vas-tu ? Il faut que je te parle ce soir. Te verrai-je ?

MÉLISANDE.

Oui.

PELLÉAS.

Je sors de la chambre de mon père. Il va mieux. Le médecin nous a dit qu’il était sauvé. Il m’a reconnu. Il m’a pris la main, et il m’a dit de cet air étrange qu’il a depuis qu’il est malade : « Est-ce toi, Pelléas ? Tiens, je ne l’avais jamais remarqué, mais tu as le visage grave et amical de ceux qui ne vivront pas longtemps. Il faut voyager ; il faut voyager… » C’est étrange ; je vais lui obéir… Ma mère l’écoutait et pleurait de joie.