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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/61

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Tu ne t’en es pas aperçue ? Toute la maison semble déjà revivre, on entend respirer, on entend marcher… Écoute, j’entends parler derrière cette porte. Vite, vite, réponds vite, où te verrai-je ?

MÉLISANDE.

Où veux-tu ?

PELLÉAS.

Dans le parc : près de la fontaine des aveugles ? Veux-tu ? Viendras-tu ?

MÉLISANDE.

Oui.

PELLÉAS.

Ce sera le dernier soir. Je vais voyager comme mon père l’a dit. Tu ne me verras plus…

MÉLISANDE.

Ne dis pas cela, Pelléas… Je te verrai toujours ; je te regarderai toujours…

PELLÉAS.

Tu auras beau regarder… je serai si loin que tu ne pourras plus me voir.

MÉLISANDE.

Qu’est-il arrivé, Pelléas ? Je ne comprends plus ce que tu dis…