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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/79

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GOLAUD.

J’ai tué sans raison ! Est-ce que ce n’est pas à faire pleurer les pierres !… Ils s’étaient embrassés comme des petits enfants… Ils étaient frère et sœur… Et moi, moi tout de suite !… Je l’ai fait malgré moi, voyez-vous… Je l’ai fait malgré moi…

LE MÉDECIN.

Attention ; je crois qu’elle s’éveille…

MÉLISANDE.

Ouvrez la fenêtre… ouvrez la fenêtre…

ARKËL.

Veux-tu que j’ouvre celle-ci, Mélisande ?

MÉLISANDE.

Non, non ; la grande fenêtre… c’est pour voir…

ARKËL.

Est-ce que l’air de la mer n’est pas trop froid ce soir ?

LE MÉDECIN.

Faites, faites…

MÉLISANDE.

Merci… Est-ce le soleil qui se couche ?

ARKËL.

Oui ; c’est le soleil qui se couche sur la mer ; il est tard. — Comment te trouves-tu, Mélisande ?