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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/80

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MÉLISANDE.

Bien, bien. — Pourquoi demandez-vous cela ? Je n’ai jamais été mieux portante. — Il me semble cependant que je sais quelque chose…

ARKËL.

Que dis-tu ? — Je ne te comprends pas…

MÉLISANDE.

Je ne comprends pas non plus tout ce que je dis, voyez-vous… Je ne sais pas ce que je dis… Je ne sais pas ce que je sais… Je ne dis plus ce que je veux…

ARKËL.

Mais si, mais si… Je suis tout heureux de t’entendre parler ainsi ; tu as eu un peu de délire ces jours-ci, et l’on ne te comprenait plus… Mais maintenant, tout cela est bien loin…

MÉLISANDE.

Je ne sais pas… — Êtes-vous tout seul dans la chambre, grand-père ?

ARKËL.

Non ; il y a encore le médecin qui t’a guérie…

MÉLISANDE.

Ah…

ARKËL.

Et puis il y a encore quelqu’un…