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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/85

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MÉLISANDE.

Est-il vrai que l’hiver commence ?

ARKËL.

Pourquoi demandes-tu cela ?

MÉLISANDE.

Parce qu’il fait froid et qu’il n’y a plus de feuilles…

ARKËL.

Tu as froid ? — Veux-tu qu’on ferme les fenêtres ?

MÉLISANDE.

Non, non… jusqu’à ce que le soleil soit au fond de la mer. — Il descend lentement, alors c’est l’hiver qui commence ?

ARKËL.

Oui. — Tu n’aimes pas l’hiver ?

MÉLISANDE.

Oh ! non. J’ai peur du froid. — Ah ! J’ai peur des grands froids…

ARKËL.

Te sens-tu mieux ?

MÉLISANDE.

Oui, oui ; je n’ai plus toutes ces inquiétudes…