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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/86

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ARKËL.

Veux-tu voir ton enfant ?

MÉLISANDE.

Quel enfant ?

ARKËL.

Ton enfant, ta petite fille…

MÉLISANDE.

Où est-elle ?

ARKËL.

Ici…

MÉLISANDE.

C’est étrange… je ne puis pas lever les bras pour la prendre…

ARKËL.

C’est que tu es encore très faible… Je la tiendrai moi-même ; regarde…

MÉLISANDE.

Elle ne rit pas… Elle est petite… Elle va pleurer aussi… J’ai pitié d’elle…

La chambre est envahie, peu à peu, par les servantes du château,
qui se rangent en silence le long des murs et attendent.
GOLAUD, se levant brusquement.

Qu’y a-t-il ? — Qu’est-ce que toutes ces femmes viennent faire ici ?