Aller au contenu

Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

inébranlable fermeté et une grande habileté à réparer les échecs, sans jamais désespérer de la fortune. Entre les protestants et les catholiques, Catherine de Médicis ne poursuivit qu’un seul but, ne se proposa qu’une seule fin, conserver et accroître son autorité. C’est à cette soif insatiable du pouvoir qu’on doit attribuer toute sa politique et les crimes qu’elle commit ou fît commettre.

288. conjuration d’amboise. — mort de françois ii. — Pour renverser les Guises, la noblesse et tout le parti protestant eurent recours aux complots ; ils résolurent d’enlever le jeune roi, afin de gouverner en son nom ; le prince de Condé devait être créé lieutenant général du royaume. Ce complot, dont le chef apparent était un gentilhomme nommé la Renaudie, et le chef véritable le prince de Condé, est connu sous le nom de conjuration d’Amboise ; il fut découvert par l’indiscrétion d’un avocat de Paris. La cour était à Blois ; elle pouvait y être surprise facilement ; d’après les conseils du duc de Guise, elle se transporta au château d’Amboise, qui était fortifié, Les conjurés n’en persistèrent pas moins dans leur entreprise ; mais toutes les précautions étaient déjà prises contre eux. Ils furent arrêtés pour la plupart et pendus aux murs du château. Condé paya d’audace ; il se présenta devant le jeune roi, et défia en combat singulier quiconque oserait l’accuser. Les Guises dissimulèrent ; mais quelques mois après, ils se saisirent de lui et le livrèrent à une commission de juges qui le condamna à mort. La fin prématurée du roi sauva seule le prince de Condé (1560) ; François II n’avait régné que dix-sept mois. Sa jeune veuve, Marie Stuart, quitta alors la France pour aller régner sur les Écossais Elle fit de touchants adieux à ce beau pays de France, dont elle ne s’éloignait qu’avec les plus vifs regrets : on eut dit qu’elle avait un pressentiment des malheurs qui l’attendaient en Écosse.

289. influence de catherine de médicis. — Charles IX, frère de François II, n’avit que dix ans lorsqu’il lui succéda. L’éloignement de Marie Stuart avait fait perdre aux Guises leur influence souveraine dans le gou-