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il rappela les proscrits, supprima les fêtes révolutionnaires, abolit les décrets contre les émigrés. Puis il présenta à l’adoption du peuple français une nouvelle Constitution, qui fut votée par trois millions de citoyens : ce fut la Constitution de l’an VIII (24 décembre 1799). Elle établissait trois consuls chargés du pouvoir exécutif ; mais en fait, toute l’autorité fut concentrée entre les mains du premier consul. Le pouvoir législatif était partagé entre trois assemblées, le Tribunat qui préparait les lois, le Corps législatif qui les votait, le Sénat qui veillait à leur observation. Bonaparte fut nommé premier consul ; il prit pour collègues Cambacérès et Lebrun.

398. Bataille de Marengo ; paix avec l’Autriche et l’Angleterre. — Son attention se porta d’abord sur les affaires du dehors. La Russie s’était retirée de la coalition ; mais l’Autriche était toujours sous les armes, et l’Angleterre cherchait partout des ennemis à la France. Le premier consul marcha vers l’Italie avec quarante mille hommes ; la campagne contre les Autrichiens ne dura que quarante jours. L’armée française, après avoir franchi le St-Bernard malgré les difficultés du passage, gagna la bataille de Montebello le 9 juin 1800 ; le 14 la brillante victoire de Marengo décida du sort de l’Italie. Moreau, de son côté, battit l’archiduc Jean à Hohenlinden sur le Rhin (3 décembre), et pénétra jusqu’aux portes de Vienne. L’empereur d’Allemagne se hâta de signer la paix ; le traité de Lunéville (1801) confirma à la France la possession de la Belgique et de la rive gauche du Rhin. La paix d’Amiens conclue avec l’Angleterre, l’Espagne et la Hollande (25 mars 1802), acheva la pacification de l’Europe. Mais la joie de ces succès fut troublée par la perte de l’Égypte, que l’armée française dut évacuer en 1801, et par l’inutile expédition dirigée contre les nègres révoltés de St-Domingue en 1802 : cette colonie fut perdue sans retour pour la France.

399. Réformes et institutions. — La paix extérieure permit à Bonaparte de travailler au repos et au bien-être de la France ; il pacifia la Vendée ; il rétablit la religion catholique en signant avec le pape Pie VII le concordat de 1801 ; il commença la rédaction d’un code (le Code Napoléon) approprié aux besoins nouveaux de la France, et que presque toutes les nations de l’Europe ont pris depuis pour modèle ; il reconstitua la magistrature sur de nouvelles bases ; il répara les rentes,