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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/118

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IX

combat de femmes

La puissance de haine qu’un être porte en lui n’est pas limitée. Elle peut se multiplier indéfiniment, devenir un réservoir de forces si grand, qu’à la fin ces forces de haine se répandent et empoisonnent les âmes autour d’elles.

La haine que portait Aïxa à Khadidja, à cause de sa beauté et de sa pureté, ne diminua pas, elle s’agrandit au contraire de la haine qu’elle porta à la nouvelle favorite de l’Émir, à Isabelle l’Espagnole. Mais cette haine au lieu de reposer, comme un poison dont on ne se sert pas, se mit à s’agiter, à brûler, à vivre.

D’abord Aïxa avait répété toute seule, dans sa chambre, ce nom : Isabelle ! comme si les sons des syllabes pouvaient être autant de coups de poignard qu’elle donnait dans l’invisible.

Ensuite ce fut avec son fils Boabdil qu’elle énu-