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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/141

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LA LUXURE DE GRENADE

avait devant lui attendrissait tout son être par le besoin qu’il avait de se reposer contre sa tiédeur.

— Eh bien ! Je ferai ce que tu voudras. Mais tu tiendras ta promesse ?

— Je la tiendrai.

— Tout de suite ?

— Oui. Là, sur les dinars et les pierreries.

Abul Hacen prit une petite clef rouillée qui était attachée par un anneau à la clef de la première porte et écarta un tapis persan qui cachait un pan de muraille. Il y avait là une porte très basse. D’instinct, il répéta plusieurs fois qu’Allah était le dieu unique et que Mahomet était son prophète. Puis il se baissa et ouvrit.

Il avait pris entre ses bras un objet pesant qu’il tourna du côté d’Isabelle.

Elle ne voyait qu’une masse enveloppée de voiles sur lesquels l’humidité et la moisissure avaient mis des cristaux grisâtres.

Il y eut encore un débat. Isabelle se croyait trompée. Abul Hacen ne voulait pas recommencer à lutter. À la fin il fut convenu qu’elle jetterait l’épée qu’elle tenait toujours et qu’elle ôterait une partie de son vêtement, chaque fois qu’il ferait tomber un des voiles enveloppant le talisman. Il croyait savoir qu’il y avait sept voiles. Elle devait être nue au septième.

Abul Hacen sentait l’immensité du sacrilège et claquait des dents. Isabelle riait d’une façon hystérique et par moments ses prunelles se renversaient. Au premier voile, elle jeta son turban, au deuxième ses babouches. Lentement, avec une ondulation de