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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/145

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XI

la tentation

On était dans le mois de Rabi el Sani. Les troncs satinés des magnolias étaient plus blancs et leurs larges feuilles polies et luisantes étaient entremêlées de fleurs laiteuses et veloutées comme de l’hermine.

Almazan, en longeant la cour des Myrtes, aspirait l’odeur de vanille un peu écœurante de ces fleurs quand il s’entendit appeler d’une des salles qui donnaient sur le bassin.

Un petit rire ironique retentit et il vit Isabelle étendue sur un divan à côté d’une cassolette d’où s’échappait une vapeur lourde.

— Tu n’as pas peur ? Tu ne t’enfuis pas à ma vue ? dit-elle. Je ne savais pas que j’étais devenue si redoutable.

Il s’excusa. Mille choses le sollicitaient. Le service de l’Émir était très absorbant.

— Tu vois, je m’ennuie tellement, reprit-elle, que