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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/165

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XIII

le massacre des almoradis

La ville de Zahara passait pour imprenable parce qu’elle n’avait qu’une porte et qu’elle était adossée sur deux côtés à de hauts couloirs rocheux. Comme la tempête se déchaînait, il n’y avait pas de guetteurs sur les tours, et les remparts n’étaient parcourus que par les larges ondées de la pluie.

Abul Hacen et les cinq cents hommes d’élite qu’il avait amenés, s’approchèrent des murailles, grâce à l’épaisseur des ténèbres et y placèrent des échelles sans que l’alarme fût donnée.

L’Émir ne put, comme il le désirait, être le premier à pénétrer dans la ville. Quand il mit le pied sur une échelle elle faillit se rompre sous son poids. Trempé jusqu’aux os, frémissant, plein d’ardeur, il avait attendu que la porte fût forcée. Il s’était alors précipité en courant dans les rues, cherchant à combattre. Mais la forteresse était déjà prise, les gardes des tours avaient été massacrés. Parfois, sur une place, un petit groupe d’Espagnols essayait de résis-