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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/32

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II

la maison du rabbin

Almazan longeait maintenant à cheval le Guadalquivir dans la lumière rose du matin. Moyennant quelques réaux un palefrenier du loueur de chevaux était allé s’asseoir sur les marches de la maison et y attendait l’arrivée de Guzman, avec la mission de le renvoyer aussitôt sur la route de Cantillana jusqu’à la demeure du rabbin Aben Hezra où il retrouverait son maître. Almazan avait sa clef dans son pourpoint. Personne ne pouvait pénétrer chez lui avant son retour. Il était tranquille de ce côté.

Mais il s’étonnait de ne pas presser davantage sa monture, de ne pas être plus tourmenté par l’inquiétude, de rester si étranger aux événements. Malgré ce mort qu’il laissait derrière lui et l’incertitude du danger que courait l’archevêque Carrillo, il se sentait vaguement heureux. Il se reprocha cette satisfaction obscure pour la savourer à nouveau.

Ainsi, Isabelle de Solis avait pensé à lui ! Elle était