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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/53

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LA LUXURE DE GRENADE

C’était son serviteur Guzman qui venait le rejoindre comme il le lui avait ordonné.

Il le mit au courant de ce qui était arrivé. Guzman allait se rendre à Cantillana où il y avait un officier de la Sainte-Hermandad. C’est à lui d’abord qu’il apprendrait la mort de l’archevêque. Ensuite il rentrerait à Séville, verrait de sa part le gouverneur, lui raconterait les événements de la nuit et s’occuperait de l’inhumation de Pablo.

Almazan allait sur-le-champ se diriger vers Grenade, en prenant la route qui passait par Carmona, puis par Marchena.

Au moment de quitter Guzman il songea combien ce départ pouvait paraître inexplicable et il confia à son serviteur le papier où l’archevêque avait écrit son désir suprême. Guzman le remettrait entre les mains du gouverneur de Séville.

D’ailleurs Almazan pensait que son voyage ne serait pas de longue durée et qu’il pouvait être revenu dans quelques jours. Et les deux hommes s’éloignèrent dans des directions différentes.

La tour de briques de Cantillana était encore visible derrière lui quand Almazan se souvint qu’il n’avait ni dormi, ni mangé depuis la veille. Il passait devant une posada qui, au confluent du Viar et du Guadalquivir, était le rendez-vous des bateliers. Il mit pied à terre et il y pénétra.

Il s’assit sur un escabeau boiteux, et une fille brune, trapue et malpropre le servit. L’ombre fraîche de