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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/84

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VI

les automates

Quand Almazan sortit de l’Alhambra par la porte de la Loi, les nègres de la garde marocaine qui étaient accroupis devant le seuil se levèrent précipitamment et inclinèrent leurs lances devant lui en signe de respect.

Chacun savait l’amitié que lui portait Abul Hacen depuis que la plaie de sa jambe était en voie de guérison. Almazan avait remplacé les morceaux d’agneau saignant par des pansements d’eau pure renouvelés chaque jour et le bruit courait qu’il avait la puissance de guérir les maux du corps en communiquant à l’eau sa volonté. Abul Hacen ne faisait plus rien sans le consulter. Il l’avait logé magnifiquement sur la place des Aljibes, près de son Alcazar et parfois il le faisait réveiller pendant la nuit pour s’entretenir de médecine et de philosophie.

Ce soir-là, Abul Hacen avait un de ses accès habituels de mélancolie causés par la tristesse de vieillir et il s’était retiré dans ses appartements, décidé à