Aller au contenu

Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La Luxure de Grenade

I

première apparition de la luxure

Almazan se l’avoua à lui-même avec étonnement : Il avait peur. Il ne savait pas pourquoi. Il éprouvait une angoisse sans cause apparente, l’attente d’un événement imprévu et d’une nature terrible.

Il souleva la portière de toile de la chambre où il marchait, il traversa d’un pas ferme le patio andalou où la lune mettait des lueurs sur les azulejos multicolores et il ouvrit l’étroite fenêtre qui donnait sur le quai.

Il se pencha avec la sensation qu’une forme jaillie de l’ombre allait le saisir par le cou.

Tout était calme. Le faubourg de Triana reposait. Almazan vit de l’autre côté du Guadalquivir la masse de la tour de l’Or et le grand rempart couleur ocre qui la reliait à l’Alcazar.