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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/96

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LA LUXURE DE GRENADE

Quelques-uns des assistants tournèrent les yeux vers la porte.

Mais alors cette porte s’ouvrit brusquement et un serviteur fit irruption dans la pièce. Sans doute croyait-il entrer au milieu d’une réunion bruyante car il appela son maître avec une voix dont le timbre était singulièrement élevé et résonna d’une façon terrible au milieu de personnages silencieux.

Al Birouni s’avança avec calme vers lui. Le serviteur était un homme âgé et sans doute pusillanime. Il se pencha sur Al Birouni et lui expliqua d’une voix étouffée ce qui en était.

Il avait fait, comme chaque nuit, le tour de la maison qu’il était chargé de garder. Cette maison était entourée d’un jardin et il devait veiller surtout sur la grande salle en forme de rotonde où se trouvaient réunis les précieux automates de son maître. Or, il venait de constater qu’une fenêtre de cette rotonde, interdite à tous, et close intérieurement, avait été enfoncée et demeurait entre-bâillée. Il était passé dans le jardin une heure auparavant et n’avait rien remarqué d’anormal. Quelqu’un, durant l’heure précédente, s’était introduit dans la pièce aux automates. Il était venu aussitôt en prévenir son maître.

Les Soufis s’étaient tous avancés pendant qu’il parlait et ceux qui étaient près de lui entendirent ce qu’il disait. D’autres comprirent mal et leur peur commune s’en aggrava. L’angoisse était rythmée par le claquement de dents du vieillard exsangue.

Il y eut quelques minutes de confusion. Où était cette rotonde ? Était-ce la pièce qui communiquait avec celle où l’on se trouvait ? Que fallait-il faire ?