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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/101

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J’ai connu un temps où personne ne m’aimait. On a comme cela, dans la vie, des périodes mauvaises. Aucun amant, aucune amie, et même des inimitiés dans son quartier, au café où l’on va, qui contribuent à vous donner le sentiment de l’hostilité générale.

Alors il m’arriva un grand bonheur. J’allai dans une maison meublée d’une petite rue de Nice, et la propriétaire me prit en affection. Elle disait qu’elle aurait voulu que je sois sa fille. Elle me raccommodait mon linge, me faisait du vin chaud le soir et me donnait de si bons conseils !

C’était une ancienne demi-mondaine retirée qui, avec ses économies, avait pris une maison meublée et une pension de famille pour petites femmes sans meubles et sans famille.