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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/103

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Mais Aline ne dit pas les choses qui se pressaient sur ses lèvres. Elle n’était pas assez certaine de la puissance merveilleuse de la vérité. Elle ne savait pas combien la sincérité est divine, même quand elle dévoile le mal et la laideur, à la condition qu’on ne la prodigue pas à des médiocres ou à des méchants.

Elle ne raconta pas sa vie. Même elle s’efforça d’en imaginer une autre pleine de banalité. Elle décrivit une enfance heureuse chez des parents riches, puis son enlèvement par un officier de marine qui était ensuite parti en Indo-Chine. Il l’avait beaucoup aimée, il lui envoyait chaque mois une pension, mais elle ne l’aimait plus du tout.

Et Jean Noël écouta distraitement ce récit, soit