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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/107

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Je voudrais que mon bien-aimé reste là, très longtemps, à côté de moi, sans me toucher. Je voudrais pouvoir penser tout à mon aise au bonheur d’avoir quelqu’un qui est mon bien-aimé. Mais cette pensée est fuyante et, au moment où je vais la saisir et la savourer, elle se dérobe.

Peut-être n’ai-je pas connu de plus grand bonheur dans la vie, et c’est pourquoi je voudrais penser à ce bonheur afin de le fixer davantage en moi. Mais c’est une loi des bonheurs d’être rebelles à la connaissance qu’on peut avoir d’eux et de flotter autour de vous sans forme et sans mesure.

Et puis l’on n’est jamais bien certain que les bonheurs sont vraiment des bonheurs, qu’ils ne vont pas se transformer soudain et qu’on ne va pas se sentir