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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/111

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Je voudrais que mon bien-aimé n’oublie pas que j’ai échangé avec les fleurs qu’il m’offrait les trois roses que j’avais au corsage. Nous étions au restaurant et il a acheté pour moi un bouquet de violettes à une petite fille. Quand nous sommes rentrés, je lui ai donné mes trois roses en lui disant : « Celles-ci sont à toi. »

Il les a posées négligemment sur la cheminée sans y ajouter d’autre importance. Je pourrais me lever, mettre de l’eau dans un vase et les y placer. Mais je ne veux pas avoir l’air de m’attacher trop à ce petit don sentimental et je voudrais que ce fût lui qui y pensât.

Mais les roses sont là, je sens qu’elles se flétrissent dans la fumée et qu’au matin elles seront sèches et mortes.