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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/113

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Je voudrais que mon bien-aimé me dise qu’il m’aime. Il ne me l’a pas encore dit, mais ce n’est pas une raison pour qu’il ne le pense pas. Il y a tant de choses qui sont en nous et que nous tenons cachées, que nous pouvons bien ne pas vouloir révéler celle qui nous paraît la plus précieuse.

Il a dû le dire à beaucoup de femmes, à travers la même fumée bleuâtre, par des nuits semblables. Ses paroles doivent être usées sur ses lèvres à force d’avoir été prononcées. Qui sait ? peut-être qu’il suffirait de leur son pour lui évoquer d’autres visages et d’autres corps. Je ne voudrais pas que mon bien-aimé me dise qu’il m’aime.

Sa caresse ne ressemble à aucune autre. Elle m’emporte très loin, elle me berce et elle me rend heureuse.