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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/125

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J’allai, dans la splendeur du jour ensoleillé, vers un lointain cimetière de banlieue. Et jamais les rues n’avaient été aussi animées, jamais les tramways n’avaient fait un tel fracas, jamais la vie n’avait été aussi vivante.

Des couples qui se tenaient par le bras, des jeunes gens qui marchaient en bande, ayant aux yeux les signes visibles de cette joie que donne l’amitié, des familles étalées sur les portes attestaient au passage de la dépouille du solitaire qu’il n’y a de bonheur que dans la vie en commun et que tout l’effort de l’homme consiste à fuir la solitude.

Et nous passâmes, lui et moi, sans être ni remarqués, ni salués, et nous arrivâmes ainsi jusqu’à la porte solennelle de ce beau et triste jardin des Mille