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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/128

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LA TENDRE CAMARADE

des trésors de reconnaissance pour des bienfaiteurs que sa mauvaise chance l’avait empêché de rencontrer. Ensuite un homme qui n’inspirait pas une très grande sympathie parce qu’il parlait peu et qu’il n’avait pas de profession définie.

Comme tout le monde, il avait eu une histoire. Je n’en distinguais confusément que la fin. Une extrême pauvreté caractérisée par ces symboles : un cabinet d’hôtel meublé à quinze francs par mois, une absence totale de linge. Mais l’habitude empêche la souffrance du pauvre d’être cuisante.

L’absolue solitude qui était venue lentement, mystérieusement, comme vient la vieillesse, avait été pour lui le mal le plus terrible, parce que le remède était derrière toutes les portes de son hôtel, dans toutes les boutiques de la rue, sur tous les seuils, et qu’il n’avait pu l’atteindre.