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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/129

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Il y avait cependant deux hommes vêtus de noir qui nous attendaient en devisant, assis sur un banc, au fond du cimetière. Et j’éprouvai une petite consolation à penser qu’en vertu de l’administration des choses de la mort, ces deux hommes étaient placés là pour s’occuper exclusivement, pendant quelques minutes, du sort du malheureux que j’avais accompagné.

Je craignis un instant qu’on me demandât si j’étais un parent ou qu’on me posât quelque question. Il n’en fut rien. Les hommes agirent comme si je n’avais pas existé. Ils prirent le cercueil et la voiture s’éloigna rapidement.

Je fis quelques pas derrière eux et je vis qu’ils déposaient le cercueil dans un trou très large.