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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/173

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Aline se pencha avec une tendresse infinie sur Jean Noël. Par la merveilleuse effusion de son cœur, elle vivait sans cesse auprès de celui qu’elle aimait la minute divine dont elle avait parlé.

L’ancien administrateur colonial hochait la tête comme s’il allait dire la vanité de ce discours, combien l’amour, sous quelque forme qu’il soit, était vain et trompeur. Mais comme il fumait avec une certaine avidité et ajournait ses paroles après la prochaine pipe, il demeurait silencieux, car la prochaine pipe était toujours à l’horizon immédiat de son désir.

Parfois Jean Noël regardait l’heure à la montre qu’il avait autour de son poignet comme s’il attendait quelqu’un. Et lorsque Aline lui demanda :

— Qui attendez-vous donc pour regarder l’heure si souvent ?