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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/187

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— Autrefois…, répondit Jean Noël, mais pourquoi parler d’autrefois quand le présent est là avec son plaisir et son ennui, et quand l’avenir va apparaître bientôt avec son mystère qui se dévoile à tout instant ?

Quelle âme charmante que celle de cette petite femme qui se livre avec tout son cœur ! Il faut lui rendre l’amour pour l’amour. Voilà ce que j’aurais pensé autrefois. Mais n’est-il pas vain de se demander ce que l’on aurait pensé autrefois, quand il est si difficile de savoir ce que l’on pense dans le moment où l’on parle ?

Vous me demandez si je l’aime. Ce mot a tant de sens que je n’ose pas m’en servir. Oui, je l’aime. Mais ce n’est pas vous répondre, car je m’efforce, en principe, d’aimer tous les êtres. Vous me demandez si je