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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/188

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LA TENDRE CAMARADE

ne crains pas de lui faire de la peine. Il se peut que je lui en fasse, mais je ne le crains pas et elle le craint encore moins.

Autrefois, j’aurais surtout pensé à faire son bonheur. On est, chaque année, dans la traversée de la vie, un personnage différent. Ce jeune homme que je vois en jetant un regard en arrière, c’était déjà un égoïste. D’ailleurs, vous me dites que je suis un égoïste. Il se peut très bien que je ne le sois pas. Nous ne pouvons pas mesurer la portée de la sympathie et savoir si ce n’est pas le mal que nous gardons pour nous et le bien que nous donnons généreusement à autrui sans qu’il s’en doute et sans que nous nous en doutions nous-même.