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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/201

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Le verger d’Agay est entouré d’un mur si haut que c’est à peine si l’on voit les têtes des pommiers avec leurs couronnes de fleurs et les petites gouttes de sang que font les cerises.

Le verger d’Agay est un vieux verger planté par un ancien maître avare de ce grand domaine marin qui, pour ne rien abandonner aux enfants pillards et abriter ses fruits, construisit cette haute muraille.

Quand on passe près des portes closes, le long des pierres usées, et qu’on voit très haut la cime de ces arbres dont les troncs et les feuillages sont invisibles, on se rappelle les contes de fées de son enfance, si on a l’âme tant soit peu portée au romanesque.

Là sont les fruits magiques, là se promène une princesse captive, et pour la délivrer il faudrait affronter un dragon dont la gueule lance des flammes.