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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/213

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Ô vieux figuier, pourquoi ressembles-tu tellement à un autre vieux figuier du pays de Gascogne, et comment des terres différentes peuvent-elles faire pousser des arbres pareils ?

Quand je regarde ton tronc blanchâtre, bas et tordu, et tes larges feuilles, il me semble que je suis redevenue une petite fille, je vois au loin se dessiner au fond d’une vallée le village de Valentine et j’entends les hoquets qu’avait ma mère quand elle avait bu.

Ô vieux figuier, tu abrites à présent une créature bien différente en apparence de cette petite fille. Et pourtant, de même qu’autrefois, quand j’avais peur ou quand j’avais mal, je courais me réfugier sous l’ombrage de ton frère des bords de la Garonne, je viens encore aujourd’hui écouter à tes pieds mon âme qui a