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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/233

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Je m’en suis allée toute seule au bord de la mer sur une petite plage où il y a quelquefois des pêcheurs. Là, je me suis assise avec un livre qu’il m’a dit de lire et j’ai attendu que le jardinier vienne me chercher pour dîner.

Le temps, quand on s’ennuie, est un tyran impitoyable, mais un tyran toujours vaincu. Je sais que les heures finiront bien par passer, mais il n’y a pas de rêverie assez claire pour lutter contre le pressentiment.

J’ai regardé le lent progrès des vagues sur les pierres, je me suis intéressée à des enfants qui jouaient, j’ai vu une barque accoster et deux hommes qui en descendaient avec des poissons dans une toile. J’ai lu, puis j’ai fermé mon livre, puis j’ai regardé des formes bizarres de nuages.