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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/235

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Il y a bien eu une lettre, mais elle était si vague et si courte qu’il aurait mieux valu qu’il n’y en ait pas eu.

Il est vrai, me dis-je, pour me consoler, qu’il y a des gens pleins de sentiments affectueux qui n’écrivent que des lettres brèves et sèches, et il faut savoir considérer ces mots hâtifs comme le témoignage de cœurs qui ont de la peine à se révéler.

J’essaie d’écrire une lettre où je dirai tout de moi, de ma vie, de mes pensées et de mon amour. Comme c’est difficile ! J’ai peur qu’il se moque, à cause de mes fautes de français, à cause de la naïveté de ce que j’exprime. Je m’efforce d’avoir une écriture élégante, je m’applique, je recommence. Et puis la sincérité s’empare de moi et j’écris, j’écris longtemps et je