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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/241

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Comme le train arrivait à Agay à six heures, Aline pensa le soir du quatrième jour qu’elle pouvait aller sur la route au-devant de Jean Noël. Il va arriver certainement ce soir, avaient dit les jardiniers. Et il lui semblait qu’il y avait en elle un pressentiment joyeux qui lui annonçait cette arrivée.

Elle mit une robe rose qu’un matin il avait trouvée jolie. Elle se recoiffa plusieurs fois. Elle suspendit à son cou le pendentif de jade donné par l’ancien administrateur colonial.

Jamais la route n’avait été aussi claire entre le bleu sombre des pins. Elle s’arrêta plusieurs fois pour écouter si au bruissement des cigales ne se mêleraient pas les clochettes d’une voiture.

— Bonjour, facteur. Il n’y a pas de lettre pour moi ?