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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/245

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Dans la chambre d’Aline, sous les colonnes de la terrasse, dans les corbeilles du jardin, il y avait quelque chose de changé. En descendant l’escalier, en se promenant, en respirant l’air, elle sentait flotter autour d’elle la pitié des jardiniers et de la femme de chambre.

Et derrière cette pitié il lui semblait déjà voir poindre un peu d’hostilité, le sentiment qu’elle était une invitée pour laquelle on pouvait avoir moins d’égards, avec qui on pouvait être plus familière.

Elle allait d’un endroit à l’autre, n’ayant pas la force de lire, n’ayant pas la force de se souvenir, n’ayant pas la force de prévoir. Elle était comme quelqu’un qui a construit un bel édifice et qui s’aperçoit soudain que son ouvrage n’est plus que des ruines, sans pouvoir s’expliquer pourquoi.